http://perso.wanadoo.fr/jpram/compostelle/index.htm
Départ sur les ruelles pavées du Puy, en retenant le vélo lourdement chargé (40 kg); la sortie de la ville emprunte une petite route escarpée, où des marcheurs me rattrapent dès la première pause.
Sur les hauteurs du Velay, mon parcours est jalonné par les panneaux de "la route de la Bête du Gévaudan", jusqu'à la descente dans les gorges du Haut Allier : à Monistrol, on traverse le torrent dans une gorge sinistre, sur un pont métallique à voie unique.
Après la remontée du cours de l'Ance, très encaissé, puis du Panis, jusqu'à 1000 m, la route joue à saute-mouton; puis les pentes sont de plus en plus marquées; vers Chanaleilles (1150 m), je suis contraint de mettre pied à terre !
La route franchit les monts de la Margeride à 1300m. La chapelle Saint-Roch est fermée, mais son porche m'abrite de la pluie, avant la plaine de Limagnole.
En pénétrant en Lozère toujours sous la pluie, je trouve une longue descente jusqu'à Saint-Alban. Sur une dizaine de km, c'est pratiquement plat, mais la pente reprend à l'approche d'Aumont-Aubrac, et je n'en peux plus.
Il est 17h, j'ai parcouru 90 km, dure journée!
Pour atteindre le plateau de l'Aubrac, la route monte : en 8 km, l'altitude passe de 1050 m. à 1200 m. puis le pays est tout plat jusqu'à Nasbinals.
Après la montée raide vers le col d'Aubrac à 1360 m, la route descend vers la Dômerie d'Aubrac, refuge des Templiers, dont il reste une belle tour, et l'église romane du XIIème siècle. Puis c'est la descente rapide sur la vallée du Lot ( 8% sur 20 km). Des cyclistes, sac au dos, moulinent pour grimper.
A Saint-Côme-d'Olt, je traverse le Lot sur un pont de pierre, et poursuis au long de la rivière. On se croirait dans la vallée du Loir. Espalion est l'endroit idéal pour la halte de midi.
Estaing et son joli château est 10 km plus loin, et c'est la montée vers le causse Comtal. Le soleil tape, la pente est dure, sur 8 km je monte de 200 m. et je dois faire de nombreuses pauses. A l'approche de Villecomtal, j'oblique vers Golinhac, pour retrouver le GR65.
Passé le village, ça va mieux, mais ça monte toujours. Sur le parcours du GR 65 je traverse plusieurs autres villages, et je descends jusqu'à Espeyrac. Ça remonte ensuite de plus en plus, et je constate mon erreur : là où je croyais l'arrivée à moins de 10 km en descente, il me reste en fait 20 km, d'abord en côte!
J'arrive finalement à Conques à 19h30, épuisé et même incapable d'avaler quoi que ce soit.
Après une bonne nuit de repos dans un dortoir aux lits métalliques grinçants, je franchis le Dourdou, et tout de suite c'est la pente à 12% sur la petite route ombragée. Le dénivelé est de 400 m., il me faut 1h et demie pour me hisser là-haut...
Sur une ligne de crête, à saute-mouton sur les collines, je passe à la cote 620, puis c'est la descente vers Decazeville et je redescends à midi au bord du Lot.
De Livinhac le Haut, je grimpe jusqu'au village de Montredon où l'on me conseille de rejoindre Cajarc par les crêtes, via La Cassagnole. La chaleur est là, j'apprécie ce bon tuyau.
Puis c'est la descente très raide vers le Lot (jusqu'à 20% par endroits). Pour atteindre Cajarc, il faut encore pédaler 15 km sur le plat, sur une route monotone : c'est long! Mais là, je charge vélo et bagages dans la voiture qui me ramène à Cahors (50 km) pour une soirée en famille.
Passé le pont Valentré, la route est en forte pente, mais ça va beaucoup mieux qu'hier : le dénivelé de 200 m. est avalé en une bonne demi-heure.
Au-delà de Trespoux-Rassiels, la route est en pente douce, et beaucoup moins monotone qu'hier .
Après Saint-Pantaléon et Montcuq, voici Lauzerte, "l'un des plus beaux villages de France", perché tout en haut de la colline : je grimpe en force près de 50 m. de dénivelé, pour arriver dans ce site magnifique.
Après cela, je repars par une vallée, puis à nouveau une pente forte pour monter de 100 m. en 3 ou 4 km. J'atteins Durfort à 15h30, et je trouve la D16, route signalée "en travaux" et directions masquées sur les panneaux; après 9 km, il est évident que ce n'est pas la bonne direction !
J'arrive finalement à Moissac à 16h30, encore en forme malgré les 30°C et la foule assez dense. L'abbaye est pleine de gens qui préparent l'émission TV du lendemain...
Dès 7h30, à jeun (près du Tarn et Garonne...), je quitte Moissac et je parcours 20 km sous le ciel gris. La pluie tombe doucement quand je rejoins Auvillar, encore « un des plus beaux villages de France ».
C'est ensuite la traversée du Gers, sur près de 100 km, par des routes secondaires et sur un relief vallonné nettement plus clément que les jours précédents; vers midi je suis à Condom, où je souhaitais faire une halte tranquille : pas de chance, aujourd'hui c'est la fête de la Légion, la fanfare joue "Tiens, voilà du boudin", et je vais plus loin !
Je passe Eauze, et continue par de toutes petites routes, jusqu'à la tombée de la nuit (et de la pluie); ne trouvant plus aucun point étape, je parviens finalement à la nuit noire à Aire sur l'Adour.
Ciel gris et bruine au départ de Aire-sur-l'Adour à 8h30; d'abord 10 km sur le plat, puis ça remonte dans le bourg de Garlin; je parcours 500 m sur la route nationale vers Pau (oh, les camions!). Par les collines au-delà d'Arzacq, mon parcours quitte pour la première fois le bitume, je plonge dans un chemin caillouteux et boueux (pied à terre obligatoire); après le hameau de Louvigny, je dois demander ma route, vers Fichous.
En chemin, vers midi, trois pèlerines (une bleue, une rouge, une verte sous leurs capuches) sont à l'arrêt pour le casse-croûte ; elles tiennent à me faire goûter leurs fraises des bois !
Sur un relief assez indulgent, je rejoins Artix qui domine la plaine de Lacq (torchères à l'horizon). Beaucoup de pétrochimie, et les odeurs qui vont avec. A Mourenx, je me perds dans un dédale de rues mais l'institutrice me montre le chemin vers Vieilleségure.
Ça monte de plus en plus dur; il reste 9 km, 8 km... et brusquement c'est l'averse! Dans la descente, la route est un vrai ruisseau, je ne peux éviter ses flots abondants, et mes lunettes dégoulinent.... J'atteins enfin Navarrenx, où il ne faut pas manquer l'accueil organisé par M. le Curé : d'abord un petit cours d'histoire à l'église, puis au presbytère, le "pot de l'amitié des pèlerins"avec un verre du Jurançon local.
Les montées dans les collines sont plus dures qu'hier, et la traversée de Mauléon est bien peu agréable : tout est gris, la route est pleine de bosses, et l'air est saturé de fumées de camions... Je file, et je remonte jusqu'au col d'Osquich, atteint à midi; le ciel est menaçant, je trouve un abri dans la vallée, sous le porche d'une petite église.
La route de Saint-Jean est assez fréquentée, mais très large. Vers 13h30 j'atteins le pied de la montagne: maintenant ça devient sérieux ; après 8 km de virages, c'est la frontière de Val Carlos, la vraie montée commence, sur une belle et large route peu fréquentée. Je trouve le rythme, tantôt le petit plateau, tantôt le moyen, et un arrêt de 5 minutes tous les 2 km. Au col, où le vent souffle fort, il fait 10°C.
Il reste 1 km à descendre pour rejoindre Roncevaux, où je trouve un refuge pour la nuit. L'organisation est très structurée, mais les escaliers sont interminables (au moins 100 marches pour rejoindre les combles)! A 20h, office en espagnol pour les pèlerins dans la collégiale : une vingtaine de marcheurs plus ou moins fourbus écoutent les conseils du prieur, qui termine en français : "Priez pour nous à Compostelle ".
Dès 7h, je suis prêt pour plonger dans le brouillard, par chance la route est déserte... Quittant la route de Pampelune pour la vallée de l'Urrobi, je rejoins Agoitz, par un petit col et un tunnel. Par Tiebas puis Campanas, en direction de Puente-la-Reina, le paysage s'élargit, j'aperçois des centaines d'éoliennes sur les crêtes de la Sierra del Perdon.
En début d'après-midi, détour jusqu'à la petite église romane d'Eunate, de forme octogonale. A Puente-la- Reina, arrêt-photo devant le célèbre pont, c'est maintenant le "camino francès", parcours traditionnel unique après la jonction de toutes les routes venant de France. Sur la nationale, les pentes sont fortes, mais c'est tranquille. Je rencontre deux Hollandais qui roulent depuis 17 jours. Contournant Estella voici Irache et son monastère, ainsi que la fameuse fontaine de vin.
Après une bonne montée au soleil, et quelques pauses, par la nationale, je suis à la hauteur de Los Arcos à 17h et vers 17h30 à Torres del Rio. A l'auberge, où il faut pousser les tables pour des matelas supplémentaires, on parle beaucoup italien : l'hôte et sa femme, ainsi que 2 pélerins de Florence, et d'autres encore...
A 8 heures, mon vélo est bien à l'abri dans l'écurie, mais je dois attendre une heure avant qu'on m'ouvre ! Le soleil est déjà haut et il fait 20°C. Vers 9h30 voici Logroño, je traverse à pied le pont sur l'Ebre pour trouver l'église Santiago del Réal. Je flâne pendant une heure dans la ville.
Même en cherchant bien, je ne peux éviter des portions de quasi-autoroute (c'est le seul passage possible). Et ça monte, en même temps que la température. Je traverse Navarrete, et toujours par la bordure de la N120, j'arrive à Nàjera pour la pause casse-croute au bord de l'eau, sous le vol des cigognes, assez nombreuses.
Au long de l'interminable N120, les camions passent souvent à 1 mètre, et leur tourbillon d'air me donne une poussée favorable dans leur sillage. Dans la chaleur qui avoisine 30°C, je fais halte à Santo Domingo, devant le monastère cistercien, où l'ombre est rare. De nombreux marcheurs passent devant moi, ils commencent déjà à chercher un point d'étape.
Nouvelle pause à Redecilla del Camino : il fait de plus en plus chaud. Puis traversée de Castildelgado, et enfin, après de faibles mais longues montées, je trouve la belle descente de Belorado. La "pension Toñi" est assez facile à trouver, je ne prolonge pas comme hier.
Après une nuit dans un bon lit avec des draps, et un grand café chaud au bar des routiers, je quitte Belorado à 7h30. La route est belle, le ciel est couvert, la météo a prévu de la pluie... Mais je n'avance pas : 3/4 d'heure pour les 10 km jusqu'à Villafranca, au pied des Montes de Oca. Sur la gauche, un itinéraire me permet d'éviter la N120 : une large et belle route, mais une pente d'au moins 15% ; puis un chemin bien raide, de 15 à 20 %, peut-être plus par endroits, dans la forêt de chênes verts; finalement je débouche au col, à 1150 m. d'altitude (au moins 300 m. de dénivelé) sur l'ancien tracé de la N120, que je peux utiliser tout seul.
La descente du Puerto de la Pedraja est rapide, sur le bord de la N120, mais il fait froid. Et je file ainsi jusqu'à Burgos, que j'atteins vers 11h30. Après la "porte du Cid" voici la place de la cathédrale. Mettant le cadenas sur le vélo, je m'autorise une visite express de la cathédrale.
La sortie de Burgos vers l'Ouest est facile. Mais ensuite, c'est encore la N120 sur 10 km. A Tardajos, je me dirige vers Rabé pour suivre le chemin, puis je m'enfonce dans la campagne, ça monte de plus en plus, j'ai atteint la Meseta. Par Hormaza, en descente, puis par Iglésias, je remonte sur la Meseta par un bon chemin (dénivelé de plus de 100 m.). Là-haut, c'est tout plat et herbeux, on ne voit rien jusqu'à l'horizon, où des nuages noirs arrosent copieusement la campagne. Sur le plateau, plus de pente, mais un vent contraire bien froid. Je passe par Hontanas, puis Castrojeriz. Le guide indique un accueil à San Nicolas, à 9 km, mais ce magnifique bâtiment isolé n'ouvre qu'en juillet! Alors encore 3 km pour rejoindre Itero de la Vega, et je peux enfin trouver le refuge municipal.
Dès 7h, je m'éloigne de Itero. Toujours par la Meseta, je gagne Fromista en 1h; malgré le ciel bleu, il fait froid, et le vent est toujours contraire. A l'entrée de la ville je franchis le canal de Castille, j'aperçois ses écluses ovales et leurs cascades. Après quelques photos de l'église San Martin, je reprends la route, et je quitte le goudron pour la "senta" (piste qui suit la départementale) : bonne piste entre 2 et 5 M, mais revêtement très variable, beaucoup de gravillons, parfois des graviers, ou souvent une belle surface empierrée blanche. On roule moins vite que sur le bitume, mais c'est plus calme. Les marcheurs s'y égrènent par groupes de 2 ou 3, ou souvent en solitaire. Vers 10h Carrion de los Condes, toujours avec le temps froid. Après Carrion, encore 5 km de goudron, puis la piste toute droite sur 11 km, à plat. C'est vraiment la journée des tronçons monotones. A Calzadilla, à nouveau la N120, et la senta parallèle. Je passe Ledigos, Terradillos, Moratinos, San Nicolas. Pause casse-croûte au soleil, mais à l'abri du vent.
Vers 13h, nouveau départ ; je reprends sur le bitume de la N120, à cette heure calme, pour atteindre Sahagùn à 13h30 ; magnifiques églises, photos... Enfin, après 14h, j'attaque le dernier tronçon de 37 km, toujours aussi monotone et contre le vent froid. La carte indique des routes, mais la plus grande partie est sur piste. Et avant 17H, après un parcours de 120 km, me voici à Mansilla, où je trouve le refuge dans une rue en pleins travaux.
A 7h30, je pars sous le ciel bleu, mais toujours avec le vent glacial (6°C au thermomètre!). Pas de petit déjeuner en vue, car c'est dimanche! Après 1/4 h voici une station-service avec un distributeur de café ; hélas il est en panne, de même que celui de la station suivante...
En moins d'une heure, je suis à Leon, où je visite la cathédrale et le quartier entouré de fortifications ; je passe devant l'Hostal San Marcos, avant de sortir de la ville, par la montée vers Virgen del Camino ; toujours par la N120, où circulent maintenant beaucoup de voitures, je gagne Villadangos, puis continue par une route secondaire, très agréable malgré le vent de face. Je traverse le canal du Paramo, et à 12h30 je suis à Puente del Orbigo pour le pique-nique au long de la rivière (ça vaut presque les bords du Lot). C'est jour de fête, le canon ne cesse de retentir.
Départ à 13h30, j'ai quitté la Meseta, les 20 km suivants sont plutôt comme sur le causse avec des bosses. Par Murias, Castrillo (envahi de cars de touristes), Santa Catalina, la route dégradée s'enfonce dans la forêt de montagne, et ça monte. Encore une pause à El Ganso, petit village, à 16h30 ; il ne reste que 6 km, mais c'est de plus en plus dur, toujours avec ce vent froid et le mauvais revêtement dans la pente ; j'aperçois Rabanal tout en haut, j'y arrive à 17h pour trouver la 1ère auberge complète ; dans la seconde je trouve un accueil chaleureux.
A 19h je suis dans la petite église bondée, pour écouter les vêpres chantées en grégorien par 3 moines. Au dîner, je fais la connaissance d'un cycliste venu de Venise, qui se sert du vélo uniquement en descente...
C'est la journée des sommets, départ à 7h30, en montée, avec une pente qui s'accentue nettement au-delà de Foncebadon. A 8h30 j'atteins la Cruz de Hierro, lieu propice à la photo. Après des remontées assez raides, voici Manjarin, où la route culmine à 1510 m.
La descente est alors brutale, jusqu'à 20%; dans le magnifique village d'El Acebo, je vois de part et d'autre des maisons en encorbellement, aussi peu alignées que possible.... Au bas de cette descente interminable, voici Molinaseca, puis Ponferrada où j'arrive à 10h. pour admirer le château des Templiers... Je quitte la ville en évitant les grands axes. Me voici sur une petite route tranquille, et mon attention est attirée par un âne qui semble s'ennuyer ; quand je regarde à nouveau la route, il n'y a plus devant moi qu'un énorme nid de poule : le vélo plonge, puis décolle sur un mètre et retombe bien droit, devant l'âne pensif !
Bientôt, nouveau tronçon goudronné, très plat, et après Camponaraya, la "caretterra N.VI". Je passe Cacabelos, Pierros et enfin Villafranca del Bierzo, où je retrouve de bonnes pentes parmi les vignes. Dès la sortie de Villafranca, la route remonte. Je traverse Pejere, Trabadelo. Après Ambasmestos, j'abandonne la N.VI, vers Las Herrerias, puis Hospital, avant la fameuse montée : 600 m. de dénivelé sur 8 km ! Je progresse à la même vitesse que les marcheurs, et je dois faire des pauses, d'autant que le soleil tape fort. Après le village de La Laguna, c'est encore plus dur : sur 200 m. le bitume fait place aux cailloux et je mets pied à terre. Sur le goudron je reprends un bon rythme. Enfin, à 17h30, voilà le col, où le vent souffle violemment. Encore 500 m. et j'entre dans le village de O Cebreiro : c'est magnifique, de vieilles maisons en pierre avec des toits de chaume, et une vieille église, bien différente de celle de Rabanal. Le paysage de montagne est fabuleux, avec le ciel bien dégagé.
Départ avant 8h. sous le ciel bleu, sans vent. Dans les 10 km du début de parcours, il faut franchir deux cols à 1350 m. La descente est rapide, mais beaucoup moins pénible que la veille : virages moins nombreux, revêtement en bon état. Pause photo à Triacastela, puis à Samos (magnifique abbaye bénédictine). Après Sarria la descente vers Portomarin dure 10 km jusqu'au rio Miño, après quoi il faut remonter 2 km. Au bord du lac artificiel, je m'arrête sous le pont où passent de nombreux pélerins. Nouveau départ à 13h30, le soleil cogne et tout de suite ça monte dur. Vers 14h. je suis au village de Gonzar, où je remplis d'eau mes bidons. J'en profite pour prendre un thé, et faire connaissance avec un français (à pied) et un couple de Gallois (à vélo) : elle est couverte de crème solaire, et tous deux sont manifestement épuisés d'avoir gravi la côte. Ils repartent avant moi, mais je les rejoints vite : ils se sont arrêtés 500 m. seulement après ! Je les rassure en leur indiquant qu'il ne reste que 3 ou 4 km avant le point le plus haut, et je repars vers Palas de Rey, où je décide d'aller jusqu'à Melide (15 km ), par le chemin piéton plutôt que par la nationale. Quelle aventure ! Chemins creux, grosses pierres, descentes raides, gué boueux, un moment je perds même les marques du chemin... Enfin, j'arrive à Leboreiro, sur l'ancien tracé de la nationale ; par la N.535 il me reste 5 ou 6 km pour rejoindre Melide. Je file à 40 km/h en descente, et à l'entrée du village je retrouve les 2 Gallois ! Ils n'ont pas l'air aussi fatigués que moi, mais je n'ai qu'une hâte : atteindre enfin l'auberge pour l'étape. Là, on prépare la fête de saint Antoine, ce soir il y a orchestre et sono...
A l'auberge, un Belge à la barbe fleurie me raconte ses pérégrinations avec Julie (sa jument sans doute), pour laquelle il a dû appeler le vétérinaire.
- La Ultima !
La dernière étape est courte, à peine 60 km, ce devrait être une simple formalité. Mais on ne va pas à Compostelle sans s'exposer à des surprises jusqu'au dernier jour. Même averti de la nécessité de contourner l'aéroport de Lavacolla, construit en travers du chemin traditionnel, je dois chercher le passage qui m'amène vers la ville tout en évitant les accès à l'autoroute (interdite ici aux cyclistes). L'entrée dans Compostelle suit d'interminables faubourgs avec une circulation dense, et c'est avec beaucoup de soulagement que je pénètre enfin dans la zone réservée aux piétons.
C'est aussi le quartier de la ville ancienne, avec une architecture remarquable : c'est un éblouissement, je ralentis malgré le désir d'arriver au plus vite... jusqu'à la place del Obradorio, où j'admire enfin la cathédrale de Saint Jacques. C'est là le but du chemin !