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Camino de Santiago
01. Le Chemin de Saint-Jacques
02. Les motivations
03. Les rencontres
04. Les sensations

Le Chemin de Saint-Jacques

Le premier pélerin est un professeur d'espagnol de Tours, il a effectué son pélerinage au cours de l'été 1999. C'est de Saint-Jean-Pied-de Port qu'il est parti.

Au cours du pélerinage médiéval, le pélerin portait une longue robe de laine, parfois un manteau, une cape dite "pélerine", un chapeau à larges bords sur lequel il cousait la célèbre coquille, emblème de saint Jacques. Une besace pendait à son cou en bandoulière. Des souliers de cuir lacés et montants protégeaient ses pieds. Ils s'appuyaient sur un bâton: le bourdon. Il lui permettait de se défendre.

Evidemment, le pélerin que nous avons vu ne portait pas cette tenue ! Seulement, le bourdon est toujours nécessaire à la marche, lorsque la fatigue se fait sentir ou que des obstacles se présentent : passage de ruisseaux, par exemple. Le soir, il marque sur son bourdon le nom de l'étape et le nombre de kilomètres effectués dans la journée.

Sur le bourdon, il a fixé une coquille saint Jacques, symbole du pélerinage. Elle lui permet d'être identifié comme pélerin. Elle sert aussi de petit récipient pour boire par exemple.
Le pélerin possède sur lui une sorte de passeport appelé la Credencial. A chaque fois qu'il passe dans un village ou une ville, il la fait tamponner dans une église, un bar, une mairie... La Credencial est importante à l'arrivée pour obtenir le diplôme.
Son sac pèse environ trois kilogrammes et contient un K-Way, un short, un appareil photos, de la nourriture et de l'eau.

Partis avec deux compagnons de route de Saint-Jean-Pied-de-Port, il a parcouru 820 kilomètres en trente-cinq jours. Ils ont effectué trente-deux étapes et ont consacré deux journées pleines à visiter Burgos, puis Léon. Ils parcouraient vingt-cinq à trente kilomètres par jour. Ils ont emprunté d'un bout à l'autre le célèbre Camino Francés.
Ils n'ont pas trop souffert physiquement mais nous avons appris que certains pélerins mouraient sur le chemin, quelquefois d'insolation. L'envie d'abandonner ne les a jamais effleurés.

L'hébergement est varié, tout au long du chemin : gîte d'accueil, tentes proposées par l'armée, auberges. Le chemin étant très fréquenté l'été, ils marchaient, à la fraîche, de quatre heures du matin à onze heures et ils se préoccupaient dès midi de leur hébergement pour le soir. Ainsi, ils n'ont jamais marché sous la canicule et ont toujours trouvé à se loger.
Les pélerins ont traversé des régions très variées de l'Espagne. La Navarre est la région la plus verdoyante, la Castille paraît assez désertique. Nous avons vu des photos sur lesquelles il n'y avait qu'un arbre entouré de champs à perte de vue. La Galice, région de «Santiago», c'est à dire Saint-Jacques de Compostelle, ressemble à notre Bretagne, par sa végétation et son climat ! Avant d'arriver à Saint-Jacques, ils ont visité de magnifiques cathédrales.

Tout au long de leur marche, les pélerins sont guidés par des panneaux indicateurs qui présentent la coquille couchée avecdes rayons sur sa droite, symbole des différents chemins ; en dessous il y a un marcheur, puis une flèche.
Ils en ont trouvé très régulièrement. De plus, des flèches jaunes sont peintes un peu partout. Impossible de s'égarer !

L'arrivée à Saint-Jacques de Compostelle est évidemment un grand moment pour le pélerin. Il faut alors se soumettre à plusieurs rites.

Dans un bureau d'accueil des pélerins, un diplôme est décerné à tous ceux qui ont parcouru à pied les cent derniers kilomètres ou à vélo les deux cents derniers. La Credencial et ses tampons sont alors examinés de près.

La cathédrale est imposante, elle possède plusieurs clochers. Elle est construite en granit et repose sur des piliers en pierre. C'est la deuxième plus grande cathédrale après Saint-Pierre de Rome.

A la messe de midi, messe du pélerin, il ne faut pas manquer le moment de l'encensoir.

L'immense «Botafumeiro» est balancé d'une nef à l'autre.
Au Moyen Age, cette pratique permettait de désinfecter les pélerins à leur arrivée.
Aujourd'hui, on a conservé cette tradition. C'est un moment impressionnant.

Chaque pélerin peut aussi serrer dans ses bras un grand buste de saint Jacques et murmurer trois voeux à son oreille.
Il y avait tant de monde cet été 1999, que chaque pélerin ne disposait que de quatre secondes pour se confier à saint Jacques !

Une visite à la crypte est aussi indispensable, c'est un lieu à part, propice au recueillement.
Si le pélerinage est avant tout une aventure personnelle, il permet de très nombreuses rencontres. Tous les pélerins sont solidaires, les habitants des villes et villages se montrent hospitaliers.
Nos pélerins ont rencontré des marcheurs de divers pays : des Américains, des Russes qui marchaient depuis un an et demi, des Polonais, des Hollandais, des Brésiliens et des Slaves. Un soir, ils se sont retrouvés six nationalités différentes avec six langues différentes et ils ont discuté jusqu'à deux heures du matin.
Des Polonais faisaient le pélerinage à vélo ; des familles emmenaient de jeunes enfants en poussette. Tout est possible quand la motivation est là !
1999 étant une "année jacquaire" puisque le 25 juillet était un dimanche, dix millions de personnes se sont lancées sur les chemins de Saint Jacques ; de quoi provoquer de belles rencontres !

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Les motivations

Monsieur Hernandez est professeur d'espagnol et le pélerinage de Saint-Jacques le passionne depuis qu'il est petit. Ce sont ses études qui l'ont décidé à envisager ce pélerinage. Quand le 25 Juillet tombe un dimanche, les portes saintes de la cathédrale s'ouvrent ; cela s'appelle l'année jacquaire. Il décida de réaliser ce pélerinage en 1999 car la prochaine année jacquaire sera en 2011 et il ne sera peut-être plus là !...
Quand ils sont partis, ils étaient quatre : une infirme en voiture, monsieur Hernandez et deux autres hommes.
L'infirme prenait tout l'équipement dans sa voiture ; les sacs lourds, les tentes, les bouteilles d'eau, etc. Il ne voulait pas de chien avec lui car l'animal serait fatigué et encombrant. De plus, il consommerait trop d'eau et ne serait pas accepté dans les lieux d'accueil.
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Les rencontres

Le pélerin fait toutes sortes de rencontres:

Le vieil homme: C'était un homme âgé de 91 ans et qui voulait faire son dernier pélerinage avant sa mort . Il faisait seulement 3 ou 4 kilomètres par jour...

Le couple américain: C'était un couple d'Américains qui était très très riche et qui faisait le pélerinage sans provisions , ni vêtements propres. En effet, ils étaient tellement riches qu' à chaque fois qu'ils arrivaient dans une ville, ils se changeaient en achetant de nouveaux habits.

Les Russes: C'était une famille russe qui était partie de Russie à pied depuis 1 an et demi pour faire ce pèlerinage.

La soirée multinationale: Un soir, des pélerins de six nationalités différentes se sont retrouvés dans un lieu d'accueil. C'était l'occasion pour échanger leurs impressions sur ce qu'ils vivaient durant leur pélerinage et parler de leur pays d'origine.

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Les sensations

Le pélerin nous a expliqué que sur son chemin et à son arrivée, les hôtes les accueillaient à bras ouverts ; il nous a dit aussi qu'il ne s'ennuyait pas de marcher car il trouvait cela très intéressant, passionnant et agréable. Quand il est arrivé au sommet de la colline qui surplombe Saint-Jacques de Compostelle, il put découvrir un fabuleux paysage et sa fameuse cathédrale. Il nous a dit qu'il avait éprouvé des sensations diverses dont une immense joie et une certaine fierté pour avoir fait ce pélerinage . Il reçut un diplôme prouvant qu'il avait fait ce voyage. On peut recevoir ce diplôme en faisant les cent derniers kilomètres jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle à pied ou les deux cent derniers à vélo.

Son rêve d'étudiant s'était enfin réalisé!